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les paradis perdus
1 avril 2019

L'analphabète ou récit autobiographique par Agota Kristof. Coup de coeur...

 

Vous êtes très nombreux à regretter que mes Paradis Perdus aient pris le large. Ils ont pris un peu de recul. Je m'étais quelque peu essouflée depuis quelques mois.

J'ai pris du temps. Du temps pour moi. Du temps pour envisager une nouvelle vie, loin, bien loin de ce qui fut la mienne depuis bien trop longtemps.

J'ai beaucoup lu. Beaucoup écrit et beaucoup écouté aussi. 

Il se trouve que je viens de terminer ce tout petit livre d'Agota Kristof "L'analphabète", publié aux éditions Zoe en 2004.

Si mes souvenirs sont exacts, c'est Helène des Ligneris qui m'a suggéré, toujours avec la bienveillance qui la caractérise, de lire ces onze chapitres  qui sont onze moments de la vie d'Agota Kistof. La Machine à Lire dont Hélène est le magnifique chef d'orchestre prend plaisir à disposer  régulièrement sur une table prévue à cet effet les coups de coeur, ou plutôt les pépites de ses libraires.

"L'analphabète "en est une et je ne peux à mon tour que m'en faire le messager et vous suggérer d'en faire de même.

Agota Kistof nous invite et de fort belle manière, par des phrases courtes dont les mots sont parfaitement choisis, à l'accompagner dans ses souvenirs. Souvenirs d'une enfance heureuse en Hongrie auprès d'un père instituteur et de ses deux frères. Enfant, elle dévore les livres et écrit quelques poèmes. Puis viennent les années d'internat, la mort de Staline. Agota évoque la langue maternelle et les langues ennemies que sont le russe et l'allemand. 

Quelques années plus tard, Agota quitte la Hongrie avec son mari et leur petite fille de quatre mois. Les voici traversant la frontière pour trouver un ailleurs plus paisible. 

"J'ai laissé en Hongrie mon journal à l'écriture secrète et aussi mes premiers poèmes. J'y ai laissé mes frères, mes parents sans prévenir ... mais surtout ce jour-là, ce jour de fin novembre 1956, j'ai perdu définitivement mon appartenance à un peuple".

Agota et les siens trouveront refuge en Suisse à Neuchâtel. Elle sera embauchée dans une fabrique d'horlogerie à Fontainemelon. Elle trouvera la force d'écrire deux pièces de théâtre en langue française. Ce sont les éditions du Seuil qui publieront son deuxième roman "Le grand Cahier".

"Cinq ans après être arrivée en Suisse, je parle le français, mais je ne le lis pas. Je suis redevenue une analphabète. Moi qui savais lire à l'âge de quatre ans".

Au fil des années, Agota apprendra le français pour apprendre à le lire. 

Le défi d'une analphabète.

 

Un magnifique texte...

A savourer sans tarder aux éditions Zoe.

Encore un grand merci à Hélène des Ligneris.

Les Paradis Perdus vous embrassent.

 

Petit mémo... Des éditions Zoé

Agota Kristof est née en 1935 en Hongrie, à Csikvand. Elle arrive en Suisse en 1956, où elle travaille en usine. Puis elle apprend le français et écrit pour le théâtre. L’Analphabète est son seul récit autobiographique.

Onze chapitres pour onze moments de sa vie, de la petite fille qui dévore les livres en Hongrie à l’écriture des premiers romans en français. L’enfance heureuse, la pauvreté après la guerre, les années de solitude en internat, la mort de Staline, la langue maternelle et les langues ennemies que sont l’allemand et le russe, la fuite en Autriche et l’arrivée à Lausanne, avec son bébé.

Ces histoires ne sont pas tristes, mais cocasses. Phrases courtes, mot juste, lucidité carrée, humour, le monde d’Agota Kristof est bien là, dans son récit de vie comme dans ses romans.

biographie

Née en 1935 à Csikvand, Agota Kristof fuit la Hongrie en 1956 après une enfance marquée par la guerre mais aussi par la personnalité de son père instituteur et par les jeux avec ses deux frères. Le hasard veut qu’elle s’installe en Suisse à Neuchâtel, où elle travaille tout d’abord en usine. Elle y apprend le français, puis écrit pour le théâtre et réussit à faire jouer ses pièces. En 1986, Le Seuil publie son premier roman,Le Grand cahier, qui lui vaut un succès mondial. Agota Kristof est décédée en 2011.

Bibliographie

Aux éditions du Seuil :

- Le grand Cahier, 1986

- La Preuve, 1989

- Le Troisième mensonge, 1991

- Hier, 1995

Sur l'auteur aux éditions Zoé : Valérie Petitpierre, Agota Kistof, D'un exil l'autre. 

 

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