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les paradis perdus

10 avril 2019

Lecture du jour. Lecture toujours. La fille de mon meilleur ami par Yves Ravey, éditions de Minuit, 2014

 

La Fille de mon meilleur ami par Yves Ravey, Paris, éditions de Minuit, 2014

 

Hôpital militaire de Montauban, Louis adresse un dernier souhait à son meilleur ami, le narrateur. Celui de retrouver sa fille Mathilde dont il n'a plus aucune nouvelle depuis son internement dans un asile psychiatriqe.

"Je suis arrivé un soir d'orage, après plsuieurs heures de route, à l'hôpital militaire de Montauban, la lettre de Louis dans la poche.Il voulait me voir, me parler, m'avait-il écrit de sa plume fatiguée".

Yves Ravey possède ce talent qui n'appartient qu'à lui, de plonger le lecteur, dès la première phrase, dans l'ambiance du roman. 

Trois jours plus tard, le William part avec la mystérieuse et belle Mathilde à Savigny-sur-Orge, afin de l'aider, malgré l'interdiction de la justice, à retrouver son fils, Roméo,cinq ans.

Débute alors un road movie sur les routes de province ponctuées de motels sinistres et de bars caverneux. Entre deux crises, Mathilde n'aspire qu'à retrouver son fils.

Rue Charles-Edouard Jeanneret, Rue Pierre Brossolette... Peu à peu Mathilde et William s'apprivoisent. Yves Ravey n'a pas son pareil pour créer des personnages attachants, à la recherche en vain d'un idéal. Le couple que forme la belle Sheila et le père de Roméo Anthony, trésorier de la section locale du syndicat ouvrier de l'usine Rhône-Poulenc se délite.

Peu à peu l'intrigue se noue et nous emporte vers un final digne des grands polars américains des années cinquante.

A lire sans tarder si cela n'est pas déjà fait...

 

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6 avril 2019

Virginie Heriot. Arcachon. Terres bretonnes

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Voici quelques jours, je suis tombée sur une photographie de cette femme hors du commun que fut la championne olympique Virginie Hériot.

Fille du célèbre propriétaire des Grands Magasins du Louvre, Zacharie Olympe Hériot, elle naquit au Vésinet en 1890.

Elle réalisera sa première croisière sur le yatch KERTOOMBA appartenant à sa mère, avec son frère Auguste et des amis. Elle découvrit alors Naples, Pompéi, Syracuse, Jérusamlem et y rencontra le commandant Pierre Loti. Cette rencontre fut déterminante. "Je serai marine" écrivit-elle dans ses mémoires aujourd'hui publiée.

Elle épousa à 20 ans, le vivomte François Marie Haincque de Saint-Senoch, passioné de voile.

En 1912, Virginie fit construire son premier bateau de course, L'Aile I, afin de reprendre, en vain, la coupe de France détenue par les Anglais. 

En 1921, désormais séparée de son époux, elle prend la décition de se consacrer pleinement à sa passion pour la navigation. Elle achète alors un yatch vapeur de 85 mètres, sur lequel elle va naviguer pendant plus de deux ans. Puis elle acquiert une goèlette Ailée qui devient sa demeure.

Dès lors, elle fait construire des petits bateaux de compétition Aile (8m) et Petite Aile (6m) .

De 1924 à 1930 elle ne cesse de remporter des compétitions de voile, multipliant les médailles. Elle obtient en 1928 la médaille d'or aux 9èmes jeux Olympiques en Hollande, puis gagne la coupe d'Italie et enfin la coupe Rylard à Gênes.

"Ma victoire olympique fut très belle. Lutte ardente contre tout et contre tous. Je dus combattre le doute, le temps, la routine, la supériorité, la muflerie, la fatigue et la maladie. J'ai donné comme dans une bateille, ma vie pour avoir la victoire".

 

En 1929, elle remporte enfin la coupe de France aux Anglais .

Chebalier de la Légion d'Honneur, elle fut surnommée par le poète Rabindranath Tagore "Madame de la Mer".

 

Virginie Hériot, s'investit désormais dans la promotion du sport nautique français. Invitée dans le monde entier, elle devint une ambassadrice de la Marine française.

Sa fortune lui permit de soutenir de nombreuses sociétés nautiques et même d'offrir des monotypes brestois aux élèves de l'Ecole Navale.

Virginie Hériot mourut à Arcachon, au lendemain d'une régate à bord de l'Ailée II.

Virginie Heriot avait souhaité que son corps soit immergé au large des côtes bretonnes, mais sa mère ne put s'y résoudre. 

Le 28 juin 1948, son fils fit immerger le corps de sa mère au large de Brest à bord du torpilleur Basque de l'Ecole navale.

 

Ainsi donc, grâce à Virginie Hériot, Arcachon et la Bretagne sont désormais unis...

1 avril 2019

L'analphabète ou récit autobiographique par Agota Kristof. Coup de coeur...

 

Vous êtes très nombreux à regretter que mes Paradis Perdus aient pris le large. Ils ont pris un peu de recul. Je m'étais quelque peu essouflée depuis quelques mois.

J'ai pris du temps. Du temps pour moi. Du temps pour envisager une nouvelle vie, loin, bien loin de ce qui fut la mienne depuis bien trop longtemps.

J'ai beaucoup lu. Beaucoup écrit et beaucoup écouté aussi. 

Il se trouve que je viens de terminer ce tout petit livre d'Agota Kristof "L'analphabète", publié aux éditions Zoe en 2004.

Si mes souvenirs sont exacts, c'est Helène des Ligneris qui m'a suggéré, toujours avec la bienveillance qui la caractérise, de lire ces onze chapitres  qui sont onze moments de la vie d'Agota Kistof. La Machine à Lire dont Hélène est le magnifique chef d'orchestre prend plaisir à disposer  régulièrement sur une table prévue à cet effet les coups de coeur, ou plutôt les pépites de ses libraires.

"L'analphabète "en est une et je ne peux à mon tour que m'en faire le messager et vous suggérer d'en faire de même.

Agota Kistof nous invite et de fort belle manière, par des phrases courtes dont les mots sont parfaitement choisis, à l'accompagner dans ses souvenirs. Souvenirs d'une enfance heureuse en Hongrie auprès d'un père instituteur et de ses deux frères. Enfant, elle dévore les livres et écrit quelques poèmes. Puis viennent les années d'internat, la mort de Staline. Agota évoque la langue maternelle et les langues ennemies que sont le russe et l'allemand. 

Quelques années plus tard, Agota quitte la Hongrie avec son mari et leur petite fille de quatre mois. Les voici traversant la frontière pour trouver un ailleurs plus paisible. 

"J'ai laissé en Hongrie mon journal à l'écriture secrète et aussi mes premiers poèmes. J'y ai laissé mes frères, mes parents sans prévenir ... mais surtout ce jour-là, ce jour de fin novembre 1956, j'ai perdu définitivement mon appartenance à un peuple".

Agota et les siens trouveront refuge en Suisse à Neuchâtel. Elle sera embauchée dans une fabrique d'horlogerie à Fontainemelon. Elle trouvera la force d'écrire deux pièces de théâtre en langue française. Ce sont les éditions du Seuil qui publieront son deuxième roman "Le grand Cahier".

"Cinq ans après être arrivée en Suisse, je parle le français, mais je ne le lis pas. Je suis redevenue une analphabète. Moi qui savais lire à l'âge de quatre ans".

Au fil des années, Agota apprendra le français pour apprendre à le lire. 

Le défi d'une analphabète.

 

Un magnifique texte...

A savourer sans tarder aux éditions Zoe.

Encore un grand merci à Hélène des Ligneris.

Les Paradis Perdus vous embrassent.

 

Petit mémo... Des éditions Zoé

Agota Kristof est née en 1935 en Hongrie, à Csikvand. Elle arrive en Suisse en 1956, où elle travaille en usine. Puis elle apprend le français et écrit pour le théâtre. L’Analphabète est son seul récit autobiographique.

Onze chapitres pour onze moments de sa vie, de la petite fille qui dévore les livres en Hongrie à l’écriture des premiers romans en français. L’enfance heureuse, la pauvreté après la guerre, les années de solitude en internat, la mort de Staline, la langue maternelle et les langues ennemies que sont l’allemand et le russe, la fuite en Autriche et l’arrivée à Lausanne, avec son bébé.

Ces histoires ne sont pas tristes, mais cocasses. Phrases courtes, mot juste, lucidité carrée, humour, le monde d’Agota Kristof est bien là, dans son récit de vie comme dans ses romans.

biographie

Née en 1935 à Csikvand, Agota Kristof fuit la Hongrie en 1956 après une enfance marquée par la guerre mais aussi par la personnalité de son père instituteur et par les jeux avec ses deux frères. Le hasard veut qu’elle s’installe en Suisse à Neuchâtel, où elle travaille tout d’abord en usine. Elle y apprend le français, puis écrit pour le théâtre et réussit à faire jouer ses pièces. En 1986, Le Seuil publie son premier roman,Le Grand cahier, qui lui vaut un succès mondial. Agota Kristof est décédée en 2011.

Bibliographie

Aux éditions du Seuil :

- Le grand Cahier, 1986

- La Preuve, 1989

- Le Troisième mensonge, 1991

- Hier, 1995

Sur l'auteur aux éditions Zoé : Valérie Petitpierre, Agota Kistof, D'un exil l'autre. 

 

29 janvier 2017

Pépite coup de cœur… Une année avec mon père de

 

 

Pépite coup de cœur… Une année avec mon père de Geneviève Brisac

 

Unknown

 

Bien souvent le hasard fait bien les choses. Et pourtant je ne crois guère au hasard.

 

Je suis convaincue bien au contraire que les choses vous arrivent parce qu’elles doivent arriver, vous arriver.

 

Vendredi soir, la librairie l’Ecume des Pages et ses tables couvertes de livres qui cherchent à vous tendre leurs pages…

 

J’ai tourné, tourné, lu, relu des quatrièmes de couvertures, sans arriver à me décider. Ou plutôt si, j’ai pris dans mon escarcelle le livre de Sylvie Le Bihan, « Qu’il emporte mon secret », publié aux éditions du Seuil.  Il va prendre sa place aux côtés de ses petits frères : « Là où s’arrête la terre » et « L’Autre ».  

 

Mais je réserve ma lecture pour demain et c’est promis Sylvie je vais lui consacrer un doux billet…

 

Donc, en furetant dans les rayonnages, un titre : « Une année avec mon père », publié aux éditions de l’Olivier, en 2010 et couronné par le Prix des Editeurs 2010.

 

Je ne veux pas déflorer ce magnifique texte.

 

Je l’ai lu, la gorge serrée bien souvent … Les urgences, ce monde hors du monde, dans lequel je me suis trouvée avec Louis et cette certitude de ne pouvoir rien faire… dans l’urgence, avec l’urgence…

 

Hélène et Michel, Michel et Hélène… L’accident… le départ d’Hélène… Michel, le père de la narratrice qui tente de survivre à la disparition de l’être aimé.

La bienveillance de sa fille … Sa maladresse parfois mais qui se comprend si bien…

Ce week-end en Bretagne durant lequel le père et sa fille se retrouvent…

Ce sac, dit mes poches…

Mais aussi ces balades dans le quartier du Marais que j’aime tant …

Le 17 de la rue Saintonge où semble planer l’âme de Blaise Pascal …

Et ce bus, le 96 que je prends tous les jours avec le même bonheur, même si bien souvent il est impossible d’arriver à trouver une place assise…

 

Et cette dernière phrase coup de poing : « Un stylo, une montre, une bague ornée d’une pierre dure de couleur verte sont les trois objets que je conserve de lui »…

 

Je me suis retrouvée dans le personnage de Michel…

 

Merci Geneviève Brisac pour ce si beau texte, d’une incomparable force… Un ode à la vie…

 

Lisez ce livre et savourez…

 

Unknown

 

ROMANS DE GENEVIEVE BRISAC

 

  • Les Filles, Gallimard, 1987 (prix de l'Académie française) ; coll. Folio, 1997
  • Madame Placard, Gallimard, coll. Blanche, 1989
  • Loin du paradis. Flannery O'Connor, Gallimard, coll. L'un et l'autre, 1991
  • Petite, L'Olivier, 1994 ; Points Seuil, 1996
  • Week-end de chasse à la mère, L'Olivier, 1996; Points Seuil, 1998, Prix Fémina
  • Voir les jardins de Babylone, L'Olivier, 1999 ; Points Seuil, 2000
  • Pour qui vous prenez-vous ?, L'Olivier, 2001 ; Points Seuil, 2002
  • La marche du cavalier, éditions de l'Olivier, 2002 ; Points Seuil, 2012
  • Les Sœurs Delicata, éditions de l'Olivier, 2003
  • La vie ne suffit pas, Penser/Rêver, no 4, L'informe, Mercure de France, 2003
  • ABC, Penser/Rêver no 6, La haine des enfants, Mercure de France, 2004
  • 52 ou la seconde vie, éditions de l'Olivier, 2007 ; réédité sous le titre Les filles sont au café, Points Seuil, 2010
  • Une année avec mon père, éditions de l'Olivier, 2010 ; Points Seuil, 2011 (Prix des Éditeurs 2010)
  • Moi, j'attends de voir passer un pingouin, Alma éditeur, 2012
  • Dans les yeux des autres, éditions de l'Olivier, 2014 ; Points Seuil, 2015
  • Vie de ma voisine, Éditions Grasset & Fasquelle, 2017.

 

 

Geneviève Brisac est également un merveilleux auteur de livres pour la jeunesse.

 

  • Olga, illustrations de Michel Gay - L'École des loisirs, coll. Mouche, 1990
  • Olga n'aime pas l'école, illustrations Miche Gay - L'École des loisirs, coll. Mouche, 1991
  • Monelle et les baby-sitters - L'École des loisirs, coll. Neuf, 1992
  • Les Amies d'Olga, illustrations de Michel Gay - L'École des loisirs, coll. Mouche, 1992
  • Les Champignons d'Olga, illustrations de Véronique Deiss - L'École des loisirs, coll. Mouche, 1992
  • Le Noël d'Olga, illustrations Véronique Deiss - L'École des loisirs, coll. Mouche, 1993
  • Olga et les traitres, illustrations de Michel Gay - L'École des loisirs, coll. Mouche, 1996
  • Olga s'inscrit au club, illustrations Michel Gay - L'École des loisirs, coll. Mouche, 1998
  • Olga va à la pêche, illustrations Michel Gay - L'École des loisirs, coll. Mouche, 1998
  • Si l'ascenseur ne s'arrêtait pas, illustrations Michel Gay - L'École des loisirs, coll. Mouche, 2000
  • Monelle et les footballeurs - L'École des loisirs, coll. Neuf, 2000
  • La Craie magique, illustrations Michel Gay - L'École des loisirs, coll. Mouche, 2000
  • Olga et les marionnettes, illustrations Michel Gay - L'École des loisirs, coll. Mouche, 2001
  • Le pique-nique des ours, illustrations Michel Gay - L'École des loisirs, 2001
  • Olga et le chewing gum magique, illustrations Michel Gay - L'École des loisirs, coll. Mouche, 2001
  • Olga fait une fête, illustrations Michel Gay - L'École des loisirs, coll. Mouche, 2002
  • Monelle et les autres - L'École des loisirs, coll. Neuf, 2002
  • Violette et la mère Noël - L'École des loisirs, coll. Mouche, 2003
  • Violette et le secret des marionnettes, illustrations Nadja - L'École des loisirs, 2004
  • Violette et la boîte de sable - L'École des loisirs, coll. Mouche, 2004
  • Olga et le decision maker - L'École des loisirs, coll. Mouche, 2004
  • Petite - L'École des loisirs, coll. Médium, 2005

 

23 janvier 2017

Exposition Coup de coeur… Coup de poing. Shoah et bande dessinée...

 

 

Exposition Coup de cœur… au Mémorial de la Shoah.. Shoah et bande dessinée.

Unknown

 

 

En ce dimanche froid et sec, après-midi au Mémorial de la Shoah pour visiter l’exposition Shoah et bande dessinée.

 

Passionnant… Déroutant… Déchirant. 

 

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Des planches et des planches évoquant le génocide des Juifs d’Europe. 200 documents originaux nous invitent à nous plonger dans l’Indicible…

 

« Le propre de tout événement est d’être historicisé, médiatisé, bref de devenir sujet de fiction […]. Non sans prudence, erreurs et tâtonnements mais aussi génie, la bande dessinée s’est emparée de la Shoah. A travers un parcours historique et artistique dans le 9ème art, cette exposition interroge les sources visuelles de ces représentations, leur pertinence, leur portée et leurs limites (humour, satire).

 

Comment, et depuis quand, les artistes de la bande dessinée se sont-ils saisis de la représentation du sujet ? Comment sont relayés leur témoignage ? Jusqu’à quel point de réalisme l’horreur est-elle représentée, autour de quels thèmes, de quels motifs, de quels symboles ? Comment ces représentations évoluent-elles aujourd’hui selon les références politiques, sociales et esthétiques de notre époque, tandis qu’une forme d’antisémitisme persiste ? ». Texte de présentation édité par le Mémorial de la Shoah.

 

 

Le visiteur s’interroge … Déambule devant ces planches originales, et prend conscience de l’indicible.

 

Courrez-y… Un devoir de mémoire…

 

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A toutes fins utiles… Quelques informations critiques

 

  • Mémorial de la Shoah

17, rue Jeoffroy-l’Asnier

75004 PARIS

Tél : 01 42 77 44 72

contact@memorialdelashoah.org

www.memorialdelashoah.org

 

Ouvert tous les jours de 10h à 18h. Sauf le samedi. Le jeudi jusqu’à 22h.

 

 

  • Autour de l’exposition … A venir

-       2 février 2017. « On me dit que des Juifs se sont glissés dans la salle ? ».

Peut-on rire de la Shoah, et plus généralement des Juifs ? La question reste posée. En présence de Jean-Yves Camus (politologue chercheur associé, Iris) ; Philippe Geluck, auteur du Chat, Bernard Joubert, spécialiste de la censure et de la bande dessinée, et Pascal Ory, historien, Université Paris 1. Animée par Delphine Peras, journaliste à l’Express.

 

-       5 février 2017, 16h30. « Art mineur » et questions majeures.

-       5 mars 2017, 14h30. Varsovie en guerre ou en bande dessinée.

 

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21 janvier 2017

Antonio Moresco et sa petite lumière… Chef d'oeuvre aux éditions Verdier.

Unknown

 

Heureuse découverte littéraire… La Petite lumière de Antonio Moresco.

 

Le hasard fait bien souvent les choses disent certains.

 

Je suis convaincue que rien n’est le fruit du hasard et surtout pas dans la littérature.

 

Mardi matin,  à l’occasion d’un petit déjeuner chez un ami …

Sur les rayonnages de l’une de ses nombreuses bibliothèques, la tranche jaune d’un livre,  attire mon regard.

 

Entre deux tasses de thé vert, je n’ai pu résister à me lever du confortable canapé dans lequel je m’étais assise, pour jeter un discret coup d’œil à ce livre ensoleillé…

 

La petite lumière, Antonio Moresco, éditions Verdier…

 

Les éditions Verdiers et la célèbre couverture jaune vif… Toute une histoire. Une belle aventure éditoriale créé entre autres, par Gérard Bourbillier.

 

Bourbillier avait la conviction que « la chose écrite était plus importante que tout ». Pascal Quignard écrivit d’ailleurs à son sujet : « Des bons écrivains, il y en a des tas, de grands lecteurs il y en a peu ».

 

Bourbillier à Eric des Garets : « Editer ce n’est pas une attitude, plutôt un mouvement qui suscite, porte, conjugue dans les valises d’un catalogue des fragments de toujours pour une errance infinie ».

 

De magnifiques auteurs sont publiés chez Verdier. Comment ne pas citer Pierre Michon, Desbordes, mais aussi mon délicieux ami bordelais, François Garcia, et bien d’autres encore.

 

Antonio Moresco fait partie de ces heureux auteurs dont les textes sont publiés par les éditions Verdier.

 

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La petite lumière, publiée  2014 est un chef-d’œuvre.

 

« Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant »…   C’est ainsi que débute le roman…

 

Dans la lettre à l’éditeur, Antonio Moresco s’adresse à lui-même : «  C’est une histoire qui surgit d’une zone profonde de ma vie, c’est comme une petite boîte noire. En te parlant de cette chose qui urgeait en moi et que j’étais sur le point de commencer à écrire, un soir je j’ai dit qu’elle serait pour moi, d’une certaine façon, testamentaire, que si je crevais au lendemain de l’avoir écrite, elle serait mon testament ».

 

Le narrateur vit retiré dans un petit hameau désormais désert. Depuis sa petite maison, il observe la vallée plongée dans un calme absolu, interrompu par quelques bruissements de feuilles…

 

« On n’entend que le bruit de mes pas qui résonnent dans les ruelles, j’aperçois les marches de pierre d’un petit escalier sur le point de s’effondrer, la porte enfoncée d’une étable, les restes de toits en ardoise écroulés et recouverts de plantes grimpantes, d’où jaillissent les cimes de figuiers ou de lauriers poussés entre les gravats, deux abreuvoirs en pierre remplis d’eau, des portails à la peinture éblouissante et craquelée. »

 

Au loin, une petite lumière brille dans la nuit…

 

Je ne veux pas déflorer le sujet, tant l’histoire est belle …

 

Je ne peux que vous inviter, dans la douceur absolue, de lire, de savourer ce si beau texte…

 

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Antonio Moresco, comme Christian Bobin d’ailleurs, ou même Pierre Michon est un écrivain de la vie. La nature qui nous entoure est décrite d’une façon incomparable… Même le bruissement du papier, lorsque la page se tourne devient un pur moment de poésie absolue…

 

Belle et douce lecture à vous…

 

 

 

ŒUVRES TRADUITES EN FRANÇAIS

 

  • La petite Lumière [« La lucina »], trad. Laurent Lombard, Lagrasse, éditions Verdier, coll. «Terra d'altri », 2014
  • Fable d'amour [« Fiaba d'amore »], trad. Laurent Lombard, Lagrasse, éditions Verdier, coll. « Terra d'altri », 2015
  • Duo, [« Duetto »], trad. par le collectif La Langue du bourricot, coordonnée par Céline Frigau Manning, Presses Universitaires du Midi, 2016
  • Les incendiés [« Gli incendiati »], trad. Laurent Lombard, Lagrasse, éditions Verdier, coll. « Terra d'altri », 2016.

 

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ŒUVRES EN  LANGUE ORIGINALE

 

Quelques romans.

 

  • Clandestinità, Bollati Boringhieri, Torino, 1993
  • La cipolla, Bollati Boringhieri, Torino, 1995
  • Gli esordi, Feltrinelli, Milano, 1998
  • Canti del caos  – Prima parte, Feltrinelli, Milano, 2001
  • Canti del caos  – Seconda parte, Rizzoli, Milano, 2003
  • Canti del caos, Mondadori, Milano, 2009 - edizione completa
  • Gli incendiati, Mondadori, Milano, 2010 
  • La lucina, Mondadori, Milano, 2013
  • Fiaba d'amore, Mondadori, Milano, 2014
  • Gli increati, Mondadori, Milano, 2015

 

Nouvelles… Sélection

 

  • Storia d'amore e di specchi. Una favola, Portofranco, L'Aquila, 2000 
  • Le favole della Maria, Einaudi, Torino, 2007

 

Théâtre

La santa, Bollati Boringhieri, Torino, 2000

 

Antonio Moresco est également l’auteur de nombreux essais. Voir Fiche Antonio Moresco sur le site des éditions Verdier

 

 

20 janvier 2017

Histoire d'une vie… Aharon Appelfeld… Coup de coeur… Coup au coeur… Devoir de mémoire

 

 

Histoire d’une vie… Coup de cœur…

 

 

Au détour des tables d’une librairie, la semaine dernière, un petit livre me tendait ses pages.

 

Une couverture en noir et blanc. Un jeune garçon, la tête couverte d’une casquette. Un regard d’une force incroyable tourné semble t-il vers un adulte… Terreur ? Effroi ? Prise de conscience de l’Indicible ?

 

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Comme une évidence.

 

Il s’agit du magnifique roman de Aharon Appelfeld, Histoire d’une vie, traduit de l’hébreu (Israël) par Valérie Zenatti, Prix Médicis étranger 2004. Paru en 2004 aux Editions de l’Olivier en 2004. Réédition Points.

 

Le romancier et poète Aharon Appelfeld est né en 1932, en Roumanie, de parents juifs. Son enfance est heureuse après d’une mère d’une infinie tendresse et d’un père, plus obscur et plus lointain. Il apprend le yiddish auprès de ses grands-parents, à la campagne.

La guerre éclate. Le ghetto, la séparation d’avec son père, la déportation dans un camp en Transinistrie en 1941. Cette volonté de survivre à l’indicible.

 

Durant l’automne 1942, Le jeune Aaron parvient à s’évader du camp. De longs mois d’errances dans la forêt.

«  Durant mes errances dans les champs et les forêts, j’ai appris à préférer la forêt au champ ouvert, l’écurie à la maison, le porteur d’une tare aux hommes sains, les hommes chassés de leur village aux soi-disant honnêtes propriétaires ». Aharon Appelfeld, Histoire d’une vie

 

 

 

« Dans la forêt j’étais entouré d’arbres, de buissons, d’oiseaux et de petits animaux. Je n’avais pas peur d’eux. J’étais sûr qu’ils ne me feraient aucun mal ». Aharon Appelfeld, Histoire d’une vie

 

Aaaron Appelfeld trouvera refuge chez des paysans, auprès desquels, en échange de quelques travaux, il sera nourri et logé…

 

Aaron Appelfeld a survécu à l’Indicible. Il se définit « comme un juif qui écrit en Israël.

 

 

« Plus de cinquante ans ont passé depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le cœur a beaucoup oublié, principalement des lieux, des dates, des noms de gens, et pourtant je ressens ces jours-là dans tout mon corps. Chaque fois qu’il pleut, qu’il fait froid ou que souffle un vent violent, je suis de nouveau dans le ghetto, dans le camp, ou dans les forêts qui l’ont abrité longtemps. La mémoire, s’avère-t-il, a des racines profondément ancrées dans le corps. Il suffit parfois de l’odeur de la paille pourrie ou du cri d’un oiseau pour me transporter loin et à l’intérieur ».  Aharon Appelfeld, Histoire d’une vie

 

 

Un devoir de mémoire…

 

 

Florilège des œuvres de Aaron Appelfeld

 

  • Fumée, Ashan, (nouvelles), Achshav, 1962
  • Dans la vallée fertile, Ba-Gai Ha-Poreh, (nouvelles), Schocken, 1963
  • Gel sur la terre, Kfor Al Ha-Aretz, (nouvelles), Massada, 1965
  • Au rez-de-chaussée, Be-Komat Ha-Karka, (nouvelles), Daga, 1968
  • La Robe et la Peau, Ha-Or Ve-Ha-Kutonet, (roman), Am Oved, 1971
  • Comme la prunelle de son œil, Ke-Ishon Ha-Ayin, (nouvelle), Hakibbutz Hameuchad, 1973
  • Katerina (roman), Keter, 1989, Gallimard
  • Le Chemin de fer (roman), Mesilot Ha-Shahar, Keter, 1991
  • L'Immortel Bartfuss, 1983, Gallimard, 1993, Seuil, 2005
  • La Mine de glace, Michreh Ha-Kerah, Keter, 1997
  • Tout ce que j’ai aimé, Col Asher Ahavti, Keter, 1999
  • Histoire d'une vie, Sipur Haim, Keter, 1999, l’Olivier, 2004 , Prix Médicis étranger 2004
  • Floraison sauvage, roman, 2005
  • L'Amour, soudain, éditions de l'Olivier, 2004
  • Et la fureur ne s’est pas encore tue, éditions de l'Olivier, 2009
  • Le Garçon qui voulait dormir, éditions de l’Olivier, 2011
  • Les Eaux tumultueuses, éditions de l’Olivier, 2013
  • Adam et Thomas, L'Ecole des Loisirs, 2014
  • Les Partisans, éditions de l’Olivier, 2015

 

 

 

17 janvier 2017

Oscar Wilde. L'impertinent absolu…

 

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Qu'il fut bon de retourner admirer l'exposition Oscar Wilde, l'impertient absolu.

Depuis  le 28 septembre dernier, le Petit Palais a accueilli un nombre considérable de visiteurs désireux de découvrir ou pour d'autres de redécouvrir l'un des plus grands écrivains du XIXème siècle.

Qui n'a pas lu, adolescent le portrait de Dorian Grey ?

 

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Napoleon SARONY (1821-1896), Oscar Wilde, photographie. 1882. © Washington, Bibliothèque du Congrès

 

Les pièces présentées sont exceptionnelles. Des manuscrits, des peintures, des photographies, mais aussi des éditions originales, permettent aux visiteurs de découvrir l'incroyable univers littéraire et artistique de Wilde... 

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Evelyn Pickering (De Morgan), La Nuit et le Sommeil, 1878. © De Morgan Foundation

"L'humour c'est la politesse du désespoir". Oscar Wilde

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Wilde, est mort à Paris en 1900. Au cimetière du Père Lachaise, sa tombe n'a cessé d'attirer des générations de passionnés. 

L'imposant monument Flying Demon Angel a été réalisé de 1911 à 1915 par le sculpteur américain Jacop Epstein.

A découvrir sans tarder

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La magnifique salle dans laquelle se trouve exposé le célèbre Saint Sébastien de Guido Reni. 

Oscar Wilde le découvrit durant un voyage à Gènes...

 

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" Vivre est la chose la plus rare au monde, la plupart des gens ne font qu'exister". Oscar Wilde

 

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Tombe d'Oscar Wilde au Père Lachaise...

 

10 janvier 2017

Une exposition prolongée pour le plus grand bonheur… La collection Chtchoukine à la Fondation Louis Vuitton

 

Une bonne nouvelle pour celles et ceux qui n'ont pas encore eu le bonheur d'admirer tous les chefs d'oeuvre de cette magnifique collection Chtchoukine !!!

Petit rappel avant de vous inciter à relire le billet du 14 décembre dernier, ci-dessous :

La collection rassemble 278 toiles, qui sont des chefs d'oeuvre de l'art moderne : 

Pour ceux qui aiment les listes :

* 29 Picasso

* 22 Matisse

* 12 Gauguin... sans oublier des toiles de Manet, de Monet, et de Van Gogh. et de bien d'autres encore.

 

L'exposition est un indéniable succès et plus de 600 000 visteurs se sont rendus à la fondation Vuitton en dix semaines.

La collection Chtchoukine restera à la Fondation Louis Vuitton deux semaines supplémentaires ...

Vous avez jusqu'au 2 MARS !!!

COURREZ-Y !!! UN VRAI BONHEUR

 

 

 

Une exposition à voir, et à revoir…

 

Jolie mise en bouche d’une magnifique exposition. A ne rater sous aucun prétexte…

 

Icônes de l’art moderne : la collection Chtchoukine.

Fondation Louis Vuitton

22 octobre 2016-20 février 2O17

 

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«  La galerie de tableaux de Sergueï Ivanovitch Chtchoukine à Moscou fait partie des collections russes d’art les plus remarquables. Depuis déjà longtemps, elle jouit d’une vaste renommée et d’une gloire légitime auprès des artistes et des amis éclairés de l’art. Il lui est revenu  de devenir en Russie le passeur le plus fort des courants artistiques occidentaux, si brillamment exprimés par les œuvres de sa collection de Claude Monet, Degas, Cézanne et Gauguin …. Sa collection donne véritablement un tableau fidèle de l’histoire de la peinture la plus récente ».

 

«The Sergei Ivanotich Shchukin  painting galleru in Moscow is one of the most remarkable  art collections in Russia.

For many years, it has enjoyed a vast reputration and legitimate  acclaim among artists abd enlightened art lovers. Furthermore,  in recent years this gallery has had a most decisive impact of the destinies of Russian art. It is set to become  the most powerful conductor in Russia of Western artistic trends, masterfully expressed in the works of Claude Monet, Degas, Cézanne,  and Gauguin… His collection gives a truly faithful picture if the history of most recent painting ».

  

Pierre MOURATOV, La galerie Chtchoukine. Essai sur l’histoire de la peinture la plus récente, 1908.

 

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KROHN, Portrait de Sergueï Chtchoukine, 1915. Musée d'Etat de l'Ermitage, Saint-Péterbourg. 

 

Une plongée dans cette magnifique collection. Unique…

«  Les tableaux sont étroitement rapprochés l’un de l’autre et, au début, on ne remarque même pas où l’un finit et où commence l’autre : il semble que devant vous il y ait une seule grande fresque, une iconostase ». Y. TUGENDHOLD, « La collection française de S.I.C. », dans Apollon, Janvier-février 1914, n° 1-2.

 

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C. CORNELIUS (Xan) KROHN, Portrait de Sergueï Chtchoukine, 1916, huile sur toile, 191 x 88 cm. Musée d'Etat de l'Ermitage, Saint-Péterbourg. 

 

 

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La collection Chtchoukine ...

 

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«  Et nous voici, enfin, dans la dernière pièce, dans une cellule voûtée, dans un musée de l’âge de pierre, dans le royaume de l’Espagnol Picasso, cet enfant terrible de la contemporanéité… Suivons pour le moment l’exemple de Chtchoukine qui, me^me dans les cas où il ne comprend pas Picasso dit : « C’est probablement lui qui a raison et pas moi… ».. Y. TUGENHOLD, « La collection C. », 1914.

 

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 PICASSO, La femme à l''éventail (Après le bal). 1909. Saint-Pétersbourg, Musée d'Etat.

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GAUGUIN, Eh quoi, tu es jaloux ?  (No te aha 'oe fe'i'i'?). 1892. Moscou, musée Pouchkine. 

 

Repères biographiques :

  • 24 juin 1854 : Naissance à Moscou de Serguei Ivanovich Chtchoukine.
  • 1884 : S.I.C épouse Lydia Grigorievna Koreneva
  • 1890 : le couple s’installe  au palais Troubetskoï à Moscou avec leurs trois enfants
  • 18908 : S.I.C rencontre à Paris le marchand d’art Paul Durand-Ruel, auprès duquel il achètera de nombreuses toiles impressionnistes.
  • 1902-1904 : S.I.C. fait l’acquisition de peintures de Degas. Il rencontre également Ambroise Vollard et lui achète des Cézanne et des Gauguin.
  • 1905 : Disparition de son fils Sergueï .
  • 1906 : rencontre Matisse, par l’intermédiaire de Vollard.  S.C.I fera l’acquisition de 38 toiles de l’artiste.
  • 1908 : Matisse introduit S.C.I auprès de Picasso au Bateau-Lavoir. Chtchoukine réunira 50 œuvres de Picasso.
  • 1909 : S.C.I commande à Matisse deux grands panneaux décoratifs, La Danse et La Musique pour l’escalier du Palais Troubetskoï.

 

 

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  • 1910 : Suicide du deuxième fils de S.C.I. Mauvais accueil de la critique des deux panneaux décoratifs de Matisse au Salon d’Automne.
  • 1911 : Séjour de Matisse à Moscou. Il accroche 21 de ses toiles dans le « salon rose » du palais Trouvetskoï.
  • 1912-1914 : S.C.I. s’intéresse à la peinture cubiste. Il acquiert plus de 30 nouvelles œuvres de Picasso.
  • 1917 : Révolution et prise du pouvoir par Lénine.
  • 1918 : S.C.I quitte la Russie. Exil en Allemagne, en Suisse, puis installation en France.
  • 29 octobre 1918 : Décret de la nationalisation de la collection Chtchoukine (274 œuvres).
  • 1919 : Création du « Musée de la nouvelle peinture occidentale »
  • 1922 : Transformation du musée de la nouvelle peinture occidentale en Musée national d’art moderne occidental (GMNZI)
  • 1928 : Fusion des deux départements historiques. La collection Chtchoukine  est déménagée dans l’ancien palais Morozov.
  • 10 janvier 1936 : Décès à Paris de S.C.I
  • 6 mars 1948 : Décret de Staline ordonnant la dissolution du GMNZI. Les collections sont réparties entre le Musée d’Etat des beaux-arts Pouchkine à Moscou et le Musée d’Etat de l’Ermitage à léningrad (Saint-Pétersbourg).

 

 

A toutes fins utiles :

Partagez vos impressions et votre expérience de visite sur les réseaux sociaux de la Fondation Louis Vuitton

@Fondation LV

#fondationlouisvuitton

@FLVShchukin

 

L’exposition est accompagnée d’une importante programmation d’évènements artistiques et culturels qui souhaitent présenter la création contemporaine d’une période particulièrement riche en innovations, notamment dans les domaines de la musique et de la danse. Voir http://www.fondationlouisvuitton.fr/programmation-musicale.html

 

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Et puis, et puis… pour les enfants !!! Des ateliers géniaux…

« La collection imaginaire ». Collectionner, c’est choisir, associer, organiser, classer et… exposer !!!

Tous les samedis et dimanches et tous les jours des vacances scolaires de 14h30 à 17H…

 

EXPOSITION

Fondation Louis Vuitton, 8 avenue du Mahatma Gandhi, Bois de Boulogne, 75116 PARIS

Ouvert de 10h à 20h du mercredi au lundi, nocturne le vendredi jusqu’à 23h.

Fermé le mardi

Métro Sablons, sortie Fondation Louis Vuitton
En périodes de vacances scolaires, les lundi, mercredi et jeudi de 10H à 20h, le vendredi de 10h à 23h

  

Magnifique catalogue Icônes de l’art moderne, coédition Gallimard / Fondation Louis Vuitton. Mention spéciale au Prix CatalPa 2016-12-14

 

BIBLIOGRAPHIE

  • Chtchoukine, Le patron de l’art moderne, édité par La Collection Chtchoukine.

 

 

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8 janvier 2017

Exposition à savourer : Hervé Guibert : Le rêve Cinéma. Galerie Cinéma. Paris

 

Il est une galerie dans Paris où il fait bon aller flâner… La Galerie Cinéma, animée par la productrice Anne-Dominique Toussaint est un de ces lieux.

Nichée, non loin de la Place des Vosges, dans une de ces petites rues qui n’appartiennent qu’à Paris, la galerie est un lieu d’exposition dédié aux œuvres et aux artistes librement inspirés par l’univers du cinéma.

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Je me souviens des expositions inédites de San Clemente de Raymond Depardon (13 mars 2015-23 mai 2015), de Paris-New York de Cédric Klapisch (1 octobre 2014-1 novembre 2014), de Hommage à Antonioni de Harry Gruyaert (12 avril 2014-14 juin 2014), mais aussi de l’émouvante rétrospective Point of View de Kate Barry (27 septembre 2013-20 novembre 2013).

 

Hervé Guibert a légitimement toute sa place dans cet espace magnifiquement habité.

 

Depuis le 17 octobre dernier, et ce, jusqu’au 14 janvier prochain, Anne-Dominique Toussaint accueille Le rêve du Cinéma, Hervé Guibert

 

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Hervé Guibert (1955-1991), pour celles et ceux qui ne le connaissent pas,  est un  (j’ai du mal à en parler au passé, tant il est présent dans ma vie, dans ces moments de bonheurs et de douleurs aussi) ; écrivain, photographe, journaliste et scénariste.

 

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Mort du sida en 1991, l’écrivain photographe n’a pas eu le temps d’achever son propre film. Mais son appareil photographique lui aura permis de composer un journal intime, de recueillir des instants de rencontres avec Isabelle Adjani, Andreï Tarkovski, Gina Lollobrigida, Peter Handke… Autant de portraits exclusifs, réalisés par Hervé Guibert, que l’on découvre aujourd’hui avec un grand plaisir ». Extrait de Télérama

 

Proche de Michel Foucault, Patrice Chéreau, Isabelle Adjani,  mais aussi de l’écrivain Peter Handke pour ne citer qu’eux, Hervé Guibert a pris plaisir à les photographier, avec cette poésie qui n’appartient qu’à lui. Des instants de vie magnifiques…

 

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Hervé Guibert, Rome, villa Medicis

« Je me défendrai toujours d’être un photographe : cette attraction me fait peur, il me semble qu’elle peut vite tourner à la folie, car tout est photographiable, tout est intéressant à photographier, et d’une journée de sa vie on pourrait découper des milliers d’instants, des milliers de petites surfaces, et si l’on commence pourquoi s’arrêter?».

 

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Hervé Guibert, Dominique Sanda... Magnifique Dominique Sanda...

«La photo qu’un autre que moi pourrait faire, qui ne tient pas au rapport particulier que j’ai avec tel ou tel, je ne veux pas la faire.»

 

«J’aime dans le travail le moment où il décolle imperceptiblement vers la fiction après avoir pris son élan sur la piste de la véracité.» Cités dans Hervé Guibert photographe, Paris,  Gallimard, Livres d’art, 2011.

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 Hervé Guibert, Isabelle Adjani, Paris, Jardin des Plantes, 1980

 

En 1983, Hervé Guibert obtient, avec Patrice Chéreau le César du meilleur scénario original avec ce chef d'oeuvre que je ne peux que vous recommander, L'Homme blessé. 

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L’Homme blessé. 1983. Réalisateur Patrice Chéreau. Scénario Patrice Chéreau et Hervé Guibert. Directeur musical Fiorenzo Carpi. Acteurs : Vittorio Mezzogio, Jean-Luc Anglade, Roland Bertin. César du meilleur scénario original 1984.

 

« Cette histoire commence un 31 juillet dans la banlieue d’une grande ville, par une fin d’après-midi très chaude. Un début de soirée épais et poisseux, lourd, pas vraiment ensoleillé.
Une famille d’origine polonaise, les Borowiecki, fait ses bagages : ils habitent un appartement de trois pièces avec une petite cuisine et une salle de bain, au sixième étage d’une grande bâtisse. Le père, Serge Borowiecki, est un homme de quarante-cinq ans, maigre et taciturne, aux vêtements ternes, au visage marqué. Chauve, il a gardé une longue mèche qu’il rabat sur le haut proéminent de son front. »

Hervé Guibert, Patrice Chéreau, L’Homme blessé, Paris, Minuit, 1983, p.9.


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Hervé Guibert et  Patrice Chéreau. 

 

" J'étais fier d'être l'ami d'un écrivain dans lequel je me reconnaissais. Et son insolence intransigeante, sa tendre violence et son humour m'ont accompagné toute ma vie », Patrice Chéreau, dans Le Parisien, 18 mars 2006

 

 Je viens de relire ce texte coup de poing, coup de coeur : A l'Ami qui ne m'a pas sauvé la vie, que je trimballe avec moi depuis des années. Les pages sont cornées, abimées tant je l'ai lu et relu.

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« J'entreprends un nouveau livre pour avoir un compagnon, un interlocuteur, quelqu'un avec qui manger et dormir, auprès duquel rêver et cauchemarder, le seul ami présentement tenable », Hervé Guibert,  A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie (1990)

" Si les virus qui circulent par le monde entier depuis la mode des charters étaient tous mortels, tu crois bien qu'il n'y aurait plus grand monde sur cette planète'.  Hervé Guibert,  A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie (1990)

 

Je ne peux que vous suggérer de lire le Journal d'Hervé Guibert : "Je crois à ce qu'on appelle journal, ou à ces notes qu'on prend sans croire écrire. Quelquefois je me dis : ne publie pas, mais ne cesse jamais d'écrire un moment , d'écrire ce papillon jaune qui traverse le jardin et qui, en volant, devient un archéologue du jardin, laisse  mieux voir l'herbe et les arbres. Toute ma vie, je la voudrais faire de peits poèmes, ou de descritions sans ces cohésions auxquelles on s'applique dans les romans. Je crois à la posésie du chaque jour qui est toujours présente dans les journaux des poètes". Entretien avec l'écrivain Peter Handke.

 

 

Hervé Guibert me manque terriblement. J'ai découvert ses textes en lisant un article de Peter Handke. Ses livres cheminent à mes côtés. Je pense aussi à ce film inachevé. La Pudeur ou l'Impudeur a été réalisé par Hervé Guibert à partir de cassettes vidéos. L'écrivain film avec une impudeur "revendiquée" sa maladie, à Paris puis sur l'Ile d'Elbe...

 

 

ROMANS

 

 

AUTRES PUBLICATIONS

 

 

 

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Exposition Le rêve Cinéma, Hervé Guibert. Galerie Cinéma, 26 rue Saint-Claude, 75003 PARIS. Du mardi au samedi de 11h à 19h.

Contact : contact@galeriecinema.com

Tél : + 33(0)1 40 27 09 22

 

 

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